Je sais que beaucoup vont crier à l'infanticide, et je confesse qu'ils ont absolument raison !
Seulement voilà, j'ai des circonstances atténuantes, laissez moi juste vous les développer...
La principale, c'est que j'ai trouvé ce vin à la carte d'un restaurant, donc, on peut raconter ce que l'on voudra, il n'aurait pas fait long feu à la carte. D'ailleurs, j'ai bu la dernière bouteille. Le restaurateur ne risquait pas de la laisser vieillir la dizaine d'années (au minimum) qu'il conviendrait en pareil cas pour qu'elle atteigne son apogée)
Secundo, le prix était renversant (de douceur !!).
Tertio : cela allait parfaitement avec un repas axé sur le poisson et les produits de la mer.
Vous êtes convaincus désormais ? Ah...merci !
Parlons un peu de cette légende, ce vin mythique dont tout le monde parle mais que très peu ont bu.
D'abord, à Meursault, il faut savoir qu'il n'existe aucun GRAND CRU sur le territoire de la commune, (à la différence de Chassagne Montrachet et Puligny Montrachet, les deux prestigieux voisins), mais beaucoup s'accordent à dire que si une révision devait être opérée dans le classement, le climat des "Perrières" accèderait surement au statut de grand cru.
Sa finesse, son allonge, sa pureté d'expression sont d'un incroyable raffinement.
Et quand un tel cru est mis dans les mains de gens aussi extraordinaires que la famille COCHE DURY, on confine au sublime...
Le nez présentait des notes florales discrètes mais constantes, et surtout une minéralité presque saline, qui allait en se renforçant au fur et à mesure que le vin respirait dans le verre.
Un nez très pur, presque iodé, avec ce qu'il faut de vivacité pour compenser la richesse du millésime.
C'est en bouche qu'il s'est montré le plus impressionnant. Un vrai fauve tapi dans l'ombre qui tout d'un coup est libéré et vous assaille de sensations diverses, alternant la richesse, la puissance, la très grande finesse, et toujours ce côté salin qui fait saliver, et qui n'est que la traduction de la magnifique expression minérale du terroir.
Un vin qui rebondit en bouche et laisse systématiquement son empreinte minérale, comme un sillon dans un champ fraichement labouré.
Sauf que là, le sillon c'était mon palais !
Très long mais dans un registre de finesse et de tension, jamais trop exubérant, un vin d'esprit, un vin qui parle au coeur...
Ah oui, je me suis régalé, mais vous l'aviez surement compris n'est-ce pas ?