1996...une année si particulière pour les blancs de Bourgogne.
Tellement d'acidité au départ qu'au milieu du concert de louanges qui ont accompagné le millésime, certains n'ont pas tardé à dire que ce ne serait pas un grand millésime car jamais l'acidité ne se fondrait suffisamment bla bla bla...
Je n'étais pas de ceux là. J'ai toujours pensé que c'était un très grand millésime de blanc (plus réservé sur les rouges pour lesquels je pense qu'il s'agit d'un très bon millésime mais pas aussi grand qu'en blanc) et toutes les dégustations que j'ai faites depuis lors m'ont conforté dans mon jugement initial.
Un millésime de grande garde en tout cas. Il ne fallait surtout pas ouvrir la moindre bouteille avant qu'elle ait atteint 10 ans d'âge.
Donc selon l'adage de la fable qui veut que "patience et longueur de temps font plus que force ni que rage", j'ai attendu mon heure et mis en cave beaucoup de 96 en Bourgogne Blanc. Bien m'en a pris.
Ce soir, j'ai goûté ce premier cru du domaine RAMONET. Le si célèbre domaine RAMONET qui a été une des gloires de la Bourgogne jusqu'au début des années 80, avant de baisser presque dramatiquement lorsque le grand-père a passé la main aux neveux.
On ne refait pas l'histoire...
Concentrons nous plutôt sur ce vin. Le premier cru "Morgeot" est le plus important des premiers crus de Chassagne en terme de superficie, et le domaine RAMONET en possède une grande parcelle.
Au nez, on se régale avec des arômes bien évolués tirant sur le coing, la poire, avant d'exhiber des nuances minérales . Un nez parfaitement accompli, qui me semble au maximum de ce qu'il peut donner. Incontestablement sur sa phase plateau, il devrait perdurer encore deux ou trois ans à ce stade avant d'aller vers des notes plus "rancios".
En bouche, c'est gras, rond, encore un peu vif mais juste ce qu'il faut pour sous-tendre la matière. La minéralité s'exprime parfaitement, et surtout en fin de bouche.
Un beau vin, parfait à boire auujourd'hui et dans les deux années à venir, d'un équilibre excellent et qui régale son homme !
Que demander de plus ?